Concertation et animation de démarches participatives pour un renouvellement de l'action publique 

L’élaboration de projets de territoire, la mise en place de démarches de contractualisation, ainsi que la définition de stratégies de planification à différentes échelles constituent des leviers essentiels pour accompagner la transition écologique, sociale et économique des territoires. Dans un contexte de mutations profondes (changement climatique, transformations démographiques, fractures territoriales), ces démarches doivent être pensées de manière transversale, participative et prospective, en intégrant les enjeux du développement durable et de la résilience.

 

Les dispositifs de démocratie participative se déclinent selon plusieurs niveaux d’implication des citoyens, chacun correspondant à un degré spécifique d’ouverture du processus décisionnel. Cette gradation permet de distinguer les démarches en fonction de leur ambition démocratique et de leur portée concrète dans l’élaboration des politiques publiques. On peut identifier cinq principaux niveaux de participation :

Les différents niveaux de la participation citoyenne:

1. L’information : un préalable indispensable 

L’information constitue le socle de toute démarche participative, bien qu’elle en représente le niveau le plus élémentaire. Il s’agit de transmettre aux citoyens les éléments nécessaires à la compréhension d’un projet ou d’une politique publique. Cette information, souvent encadrée par des obligations légales (comme l’affichage des enquêtes publiques ou la diffusion de documents d’urbanisme), est essentielle à la transparence de l’action publique. Toutefois, elle reste unilatérale : elle ne permet pas d’interaction ni de rétroaction de la part des habitants. Elle doit être considérée comme un outil de communication, nécessaire mais non suffisant dans une logique participative.

 

2. La consultation : recueillir les avis sans engagement formel

Le deuxième niveau correspond à la consultation, qui vise à solliciter l’avis des citoyens sur un projet donné. Cette consultation peut prendre différentes formes : questionnaires, enquêtes, enquêtes publiques, plateformes en ligne, appels à contributions, etc. Elle permet d’identifier les attentes, les préoccupations et les propositions des habitants. Cependant, elle n’implique pas une obligation pour les décideurs de tenir compte de ces retours. Elle contribue à nourrir la réflexion et peut renforcer la légitimité d’une décision, mais elle reste limitée par l’absence d’engagement formel à intégrer les contributions citoyennes dans le processus final.

 

3. La concertation : instaurer le dialogue et l’échange d’arguments

La concertation marque un changement de posture. Il ne s’agit plus seulement d’informer ou de consulter, mais bien d’engager un dialogue entre les porteurs de projet, les décideurs et les citoyens. Dans ce cadre, les habitants peuvent exprimer leurs points de vue, confronter leurs idées et interagir avec les institutions. La concertation peut se matérialiser à travers des ateliers, des forums citoyens, des jurys citoyens, des réunions publiques interactives, etc. Elle permet d’enrichir le projet en cours d’élaboration et de le faire évoluer au regard des échanges. Toutefois, elle ne confère pas encore un pouvoir de codécision.

 

4. La co-construction : partager la responsabilité de la décision

La co-construction constitue un niveau plus avancé de participation. Elle suppose une collaboration active entre les institutions et les citoyens, qui deviennent partenaires dans la définition des orientations, des contenus ou des modalités d’un projet. Habitants, associations, usagers et représentants de la société civile sont invités à intervenir dès les premières étapes de la démarche et à en suivre les évolutions. Cette approche favorise l’émergence de solutions partagées et adaptées aux besoins exprimés localement. Elle implique un engagement fort des acteurs publics, tant en termes de méthode que de volonté politique.

 

5. La participation décisionnelle : une implication directe dans l’action publique

Le dernier niveau correspond à une participation décisionnelle, où les citoyens deviennent pleinement acteurs du processus de décision. Cette forme de participation peut se traduire par des dispositifs comme les budgets participatifs, les conseils de quartier dotés de pouvoirs effectifs ou la participation citoyenne dans les comités de pilotage. À ce stade, les contributions des citoyens ne sont plus seulement écoutées ou intégrées, mais elles peuvent orienter voire déterminer les choix publics. Cela suppose un changement profond dans les rapports entre les différents partis, basé sur la reconnaissance mutuelle, la transparence et la confiance.

Selon la typologie du projet, des réunions publiques et des permanences et registres en mairie d'enquête publique peuvent être obligatoires; Toutefois, de nombreuses démarches et de nombreux outils sont mobilisables afin de renforcer et d'accompagner la participation citoyenne. Voici quelques exemples de démarches (liste non exhausitive): 

Et concrètement, comment le mettre en oeuvre ?

  • L'urbanisme transitoire

Développé initialement en Allemagne dans les années 1980 puis en Angleterre dans les années 2000 sous une forme plus commerciale, l’urbanisme transitoire consiste à investir temporairement des espaces en attente de transformation. Il permet :

          - De prévenir la vacance urbaine et la dégradation des lieux ;

          - De tester de nouveaux usages de l’espace public ;

          - D’impliquer les habitants dans des projets à court terme co-construits.

 

  • L'urbanisme tactique

Cette approche repose sur des expérimentations urbaines à échelle réduite, menées avec les habitants, pour tester des aménagements ou des usages avant leur intégration définitive. Elle favorise :

         - Une concertation active ;

         - L’appropriation progressive des changements par les usagers.

 

  • L'assistance à Maîtrise d’Usage (AMU)

L’AMU complète la Maîtrise d’Ouvrage (MOA) et la Maîtrise d’Œuvre (MOE) en intégrant les usagers dans toutes les étapes du projet. Cette démarche repose sur :

         - Des méthodes participatives (ateliers, débats mouvants, balades urbaines et diagnostic en marchant, entretiens) ;

         - Une co-construction continue pour adapter le projet aux usages réels ;

         - Une meilleure acceptabilité et durabilité du projet.

 

Selon la typologie du projet, des réunions publiques et des permanences et registres en mairie d'enquête publique peuvent être obligatoires; Toutefois, de nombreuses démarches et de nombreux outils sont mobilisables afin de renforcer et d'accompagner la participation citoyenne. Voici quelques exemples de démarches (liste non exhaustive): 

Et quelques exemples d'outils mobilisables !

  • Psychanalyse en concertation : permet d’explorer les représentations inconscientes, les affects collectifs, et les blocages émotionnels. Outils : récits métaphoriques, dessins, association libre, jeux de rôles, etc.

 

  • Cartes postales du futur : permettent d’imaginer un avenir souhaité en lien avec le territoire, stimulant la projection citoyenne.

 

  • Carte postale à réaction : support visuel provocant une prise de position et une réflexion sur l’évolution du cadre de vie.

 

  • Cartographie participative : co-production de cartes mentales, sensibles ou fonctionnelles par les habitants, notamment pour localiser les usages, obstacles, ressources, etc.

 

  • Le recours à des jeux de plateaux ou des jeux de rôle

 

  • Le travail de mémoire pour permettre la mise en récit d’un territoire par le biais de portraits, d’archives, ou de résultats d’ateliers et sa diffusion par des expositions sous forme de scénographies immersives valorisant les contributions des habitants.

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